L’Orchestre Symphonique de Haguenau, sous la baguette  de Marc Haas, a transcendé l’église protestante par ses envoûtantes Notes d’Automne. Le concert s’est ouvert sur une interprétation éclatante du Concerto pour Cor N°2 K417 de Mozart. Martin Angster, soliste virtuose, a rendu un hommage lumineux à cette œuvre composée par Mozart pour son ami Joseph Leutgeb, à la fois fromager et corniste, qu’il côtoyait dans les cafés viennois où l’humour parfois grivois était de mise. Martin Angster a magnifiquement traduit l’essence de l’œuvre, mêlant la verve populaire, la tendresse du second mouvement et l’énergie vivifiante d’une scène de chasse.

En poursuivant avec la fascinante Symphonie n°60 de Haydn, l’OSH a mis en lumière la symphonie la plus surprenante de Haydn. Initialement composée pour accompagner les actes de la pièce de théâtre Le Distrait de Jean-François Renard, cette symphonie en six mouvements se déploie comme un bouquet scintillant des inspirations du compositeur. Émaillée de références, notamment à la Symphonie n°45 dite des Adieux et à la Symphonie n°80, l’œuvre vibre d’un folklore captivant, transportant l’auditoire dans un univers d’une richesse inouïe.

La saison automnale, avec ses teintes profondes et ses promesses de rigueur hivernale, a trouvé un écho saisissant dans la Valse triste de Sibelius, empreinte de mélancolie. L’atmosphère s’est encore assombrie avec l’Ouverture d’Egmont de Beethoven, intensifiant le sentiment d’un automne déclinant. Les motifs des bois évoquaient des éclats d’ocre vacillants, s’efforçant de résister à l’obscurité, tandis que les cordes, tourbillonnantes, semblaient emporter tout sur leur passage.

C’est sur ces dernières notes que l’orchestre a pris congé d’un public conquis, lui donnant toutefois rendez-vous le 18 janvier pour son Concert du Nouvel An.